Quelle protection sociale pour l’auto-entrepreneur ?
Après quelques réformes successives, les prestations de sécurité sociale pour les indépendants se rapprochent de celles du Régime général. Ce qui rend le statut d’auto-entrepreneur encore plus intéressant.
Sommaire
- La gestion de la couverture sociale de l’auto-entrepreneur
- Le paiement des cotisations sociales pour l’auto-entrepreneur
- La couverture maladie de l’auto-entrepreneur
- La couverture maternité de l’auto-entrepreneur
- L’allocation chômage de l’auto-entrepreneur
- Les prestations familiales pour l’auto-entrepreneur
- La retraite de l’auto-entrepreneur
- Le droit à la formation professionnelle
En exerçant une activité professionnelle à son compte, l’auto entrepreneur jouit du statut de travailleur non salarié (TNS). Il est donc affilié à la Sécurité sociale des indépendants (SSI) qui est rattachée au Régime général de la sécurité sociale.
Voici les organismes qui gèrent les différentes prestations sociales :
- CAF (Caisse d’Allocations Familiales) qui s’occupe des prestations familiales ;
- CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) : comme son nom l’indique, il est en charge de la protection santé ;
- CARSAT (Caisses Assurance Retraite et de la Santé au Travail) gère la retraite des auto-entrepreneurs exerçant une activité commerciale ou artisanale ;
- CIPAV (Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance-vieillesse) gère la retraite des auto-entrepreneurs exerçant une profession libérale.
Pour avoir le droit à une protection sociale, l’auto-entrepreneur doit payer ses cotisations sociales auprès de l’Urssaf. Ce dernier est chargé de les percevoir pour le compte des organismes concernés.
Le montant des cotisations est calculé selon le régime social de la micro-entreprise. C’est-à-dire qu’il faut appliquer un taux forfaitaire sur les bénéfices annuels de l’entreprise. Les bénéfices eux-mêmes sont obtenus en effectuant un abattement sur le chiffre d’affaires annuel hors taxes. À noter que l’auto-entrepreneur bénéficie d’une franchise de TVA.
Le taux d’abattement et le taux de cotisation sociale varient en fonction de la nature de l’activité exercée par l’auto-entrepreneur.
Tableau résumant le mode de calcul des cotisations sociales :
Nature de l’activité | Abattement sur le chiffre d’affaires (CA) | Bénéfices imposables par rapport au CA | Taux de cotisation appliqué aux bénéfices |
Vente de marchandises | 71 % | 29 % | 12,80 % |
Prestations de services commerciaux ou artisanaux | 50 % | 50 % | 22,00 % |
Professions libérales réglementées | 34 % | 66 % | 22,20 % |
La couverture maladie de l’auto-entrepreneur
Remboursement des frais de santé
Les auto-entrepreneurs ont le droit à la même prise en charge que les salariés pour leurs frais de santé. Ils bénéficient du même taux de remboursement en matière de consultations, médicaments, soins et hospitalisations.
Les indemnités journalières maladie (IJ maladie)
Voici le tableau montrant les modalités des IJ maladies de ceux affiliés à la SSI et ceux affiliés à la CIPAV :
Activité | Commerce ou artisanat (SSI) | Profession libérale (CIPAV) |
Condition concernant le revenu | Revenu moyen supérieur ou égale à 4 093 €, soit un chiffre d’affaires minimum de 14 113 € | Revenu supérieur ou égal à 4 113 €, soit un chiffre d’affaires minimum de 6 231 € |
Montant des IJ maladie | Minimum : 5, 63 €Maximum : 56,35 € | 22,54 € minimum169,05 € maximum |
Nombre d’indemnisations maximum | 360 jours sur une période de 3 ans | 90 jours sur une période de 3 ans |
Conditions concernant la durée de l’arrêt maladie | Pas d’indemnité pour un arrêt maladie inférieur à 7 jours | |
Délai de carence | Délai de carence de 3 jours, versement de l’indemnité à partir du 4e jour d’arrêt |
La couverture maternité de l’auto-entrepreneur
Les femmes qui ont choisi d’exercer une activité en micro-entreprise peuvent bénéficier d’allocations maternité sous deux conditions :
- Être à jour dans le paiement des cotisations d’assurance maladie et maternité.
- Être affilié à la caisse d’assurance maladie au moins dix mois sans interruption au titre d’une activité non salariée (ou autre activité).
- Avoir cessé son activité pendant au moins 44 jours consécutifs dont 14 jours précèdent la DPA.
L’auto-entrepreneure peut cumuler les deux types d’allocations suivants :
- l’allocation forfaitaire de repos maternel (56,35 €),
- l’indemnité journalière forfaitaire d’interruption d’activité (même montant que pour l’arrêt maladie).
L’allocation chômage de l’auto-entrepreneur
L’auto-entrepreneur peut recevoir des indemnités d’allocations chômage en cas de cessation d’activité due à un redressement ou une liquidation judiciaire. Pour cela, les 3 conditions suivantes doivent être réunies :
- Il a exercé son activité d’entrepreneur indépendant pendant une période de 2 ans ininterrompue.
- Il peut justifier la perception de revenus d’au moins 10 000 € à titre de l’activité de son entreprise.
- Ses ressources financières sont inférieures au montant de revenus de solidarité active après la cessation d’activité.
Les prestations familiales pour l’auto-entrepreneur
L’auto-entrepreneur peut prétendre aux allocations familiales versées par la CAF, dans des conditions semblables à celles des salariés.
S’il bénéficie déjà des aides versées par la CAF avant la création d’entreprise, il doit déclarer son nouveau statut de micro-entrepreneur.
La retraite de l’auto-entrepreneur
Les auto-entrepreneurs peuvent percevoir des pensions de retraite et complémentaires à condition qu’il se soit acquitté de ses cotisations sociales. Pour cela, ils doivent valider ses trimestres comme les salariés. C’est le revenu (bénéfices obtenus après l’abattement du CA) qui est pris en compte.
Le montant du CA qu’il doit réaliser pour valider ses trimestres dépend du taux de l’abattement, du SMIC horaire et taux de cotisations sociales. Ces 3 paramètres peuvent changer d’une année à une autre. Par exemple, le SMIC horaire en 2022 est de 10,57 €, alors qu’il était de 10,48 € pour l’année 2021.
Le droit à la formation professionnelle
L’auto-entrepreneur a droit à la prise en charge d’une formation professionnelle s’il a déclaré un chiffre d’affaires positif dans les 12 mois précédant la demande.
Désormais, vous connaissez vos droits en tant qu’auto-entrepreneur qui s’acquitte de ses charges sociales. N’hésitez pas à solliciter le conseil d’un professionnel si vous souhaitez éclaircir certains points.